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Quand un metteur en scène prodige, amateur de défis théâtraux découvre un auteur visionnaire, on obtient des spectacles hors norme. Julien Gosselin, scénographe et metteur en scène, puise son inspiration dans la littérature contemporaine qui raconte, selon lui, tout ce qui saccage notre civilisation.

Après Houellebecq et Bolano, le trentenaire s'attaque à une autre figure littéraire majeure, Don DeLillo. Voilà plus de cinquante ans que l'écrivain américain bâtit une œuvre immense et protéiforme, comme un relevé sismographique des états de notre planète. De cette œuvre vertigineuse, Julien Gosselin a prélevé trois romans et une nouvelle pour créer une immense fresque théâtrale de dix heures, Joueurs, Mao II, Les Noms, présentée au festival d'Avignon 2018. Il y revient aujourd'hui pour en extraire un extraordinaire monologue, Le Marteau et la Faucille, tiré du recueil L'Ange Esmeralda.
Don DeLillo y raconte la chute des marchés financiers et ses répercussions intimes et sociales. Dans une prison pour cols-blancs, les traders déchus suivent les conséquences de ce désastre économique à la télévision.
Gosselin trouve dans cette prose clairvoyante, presque prophétique, le langage d'une époque dangereuse. Il confie au merveilleux comédien Joseph Drouet l'interprétation de ce monologue pour questionner inlassablement la violence du monde. Lucide et virtuose !